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Apprendre à apprendre sur Coursera: réussir ses examens

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Apprendre à apprendre sur Coursera: réussir ses examens

Réussir ses examens est le dernier problème abordé par le programme apprendre à apprendre sur Coursera. C’est aussi le plus succinct.

 

1.Les éléments du cours

Pour réussir ses examens, quelle qu’en soit la forme, il faut se tester souvent. L’erreur n’est pas une mauvaise chose, elle est même fondamentale dans les apprentissages. En revanche, il faut apprendre de ses erreurs, afin de ne plus les reproduire. Le test doit être vu, non pas comme un moyen de sanctionner l’absence d’une connaissance, mais comme un moyen de faire mieux la prochaine fois.

Si on passe un QCM, il faut cacher les propositions pour se concentrer sur le libellé de la question.

Dans tous les types d’examen, il faut utiliser la propriété du mode de pensée focalisé et du mode de pensée diffus. Concrètement, il faut lire l’ensemble des questions, relire les questions qui semblent les plus difficiles mais ne pas tenter de les résoudre. Puis on résout les questions les plus faciles via le mode focalisé. Pendant ce temps, le cerveau va avancer dans la résolution des problèmes abordés dans les questions les plus difficiles.

La réussite aux examens est fortement liée à la mémoire de travail et à la mémoire à court terme.

 

2.Approfondissement

 

2.1.Réussite aux examens et connaissances

Échouer à un examen ne signifie pas obligatoirement qu’on ne connaît pas son cours. En effet, un examen (ou une simple question) va tester notre performance observable. Celle-ci est avant tout relative à notre interprétation de la question. Tout part de là.

Information, connaissance, savoir, compétence et performance observable ne sont pas synonymes.

Vous trouverez plus d’informations sur ces distinctions dans l’article suivant :
https://neuropedagogie.com/pedagogie-apprendre-former/apprendre-informer-connaitre-savoir.html

Également, dans cet article, vous allez pouvoir faire quelques tests et expériences et lire des cas pratiques qui éclaireront davantage ce qui a été exposé ci-dessus :
https://neuropedagogie.com/bases-neuropedagogie-neuroeducation/evaluation-cognition.html

 

2.2.Réussir ses examens : les conseils de base

Pour réussir ses examens, il existe des conseils pratiques et universels, donnés par tous les professeurs et formateurs. Malheureusement, ils sont très loin d’être appliqués, parce qu’élèves et étudiants attendent des techniques et pensent que les conseils sont cosmétiques.

Les examens se préparent tout au long de l’année, pas les derniers jours. Le cerveau a besoin de temps pour se reconfigurer.

On n’apprend pas pour réussir un examen, mais pour être mieux adapté à son milieu, le comprendre, exercer des choix. Les notes ne sont qu’une récompense, elles viennent « compenser en retour ».

Une mauvaise note peut signifier que :
– les concepts présentés dans les cours n’ont pas été compris ;
– il y a eu des erreurs de calcul ;
– les cours n’ont pas été appris ;
– l’apprenant n’a pas eu assez de temps ;
– les questions ont mal été interprétées
– l’apprenant manque de créativité.

Il faut analyser ses erreurs lors d’un devoir, prendre en compte les remarques des professeurs. Cela est rarement fait. Une fois sa copie reçue, l’apprenant effectue un classement vertical.

Le cours des enseignants ne suffit pas. Les programmes sont trop chargés, les enseignants n’ont pas le temps d’approfondir. En France, dans certaines matières comme les mathématiques et les lettres, un élève de terminale d’aujourd’hui a perdu près d’un millier d’heures de cours par rapport à un élève de terminale dans les années 80. Le travail personnel est indispensable.

Le travail personnel nécessite une transformation des données, pas un copié-collé des sources trouvées ici ou là.

Les livres parascolaires peuvent être utiles, mais ils ne sauraient se substituer aux cours des professeurs ni aux livres qu’ils ont choisis. Les exercices dans les livres parascolaires sont en général plus faciles et moins variés que dans les livres recommandés par les professeurs.

Il faut s’entraîner avec différents types d’exercices.

Il faut arrêter de réviser 2 ou 3 jours avant l’examen. Les jeux sont faits. Continuer de réviser ne rassure pas.

 

2.3.Prendre des cours supplémentaires : l’exemple japonais

Pour améliorer sa réussite aux examens, on peut prendre des cours supplémentaires hors des établissements scolaires. Le modèle le plus abouti en la matière, est le modèle japonais du Juku qu’on appelle « école du bachotage », « seconde école » ou « école noire » (en référence au marché noir). Selon le type d’école, les apprenants vont y faire de la méthodologie, revoir les cours sous une autre forme, mais surtout faire de nombreux exercices. La pédagogie employée repose sur la répétition inlassable et la préparation aux tests standardisés. Ce n’est pas une pédagogie qui conduit à la connaissance, mais elle favorise la réussite aux examens grâce à l’entraînement intensif et continuel.

http://www.japantimes.co.jp/community/2013/03/05/issues/juku-an-unnecessary-evil-or-vital-steppingstone-to-success/
https://educationinjapan.wordpress.com/education-system-in-japan-general/inside-the-cramschool-pressure-cooker-the-juku-system/

 

2.4.Les tests standardisés : PISA, SAT, GMAT

Les Japonais, les Asiatiques en général, ont une culture du test. Cela explique en grande partie le succès de ces pays à PISA, qui est en réalité un outil qui mesure la performance à leurs propres tests. Le consortium PISA a éliminé tous les types d’items et d’examens qui étaient culturellement marqués, pour ne conserver que les types d’items et d’examens communs aux systèmes scolaires des pays qui participent à PISA. En parcourant la presse et les ouvrages d’éducation comparée, je me suis aperçu que les pays qui ont beaucoup progressé au classement PISA sont ceux qui enseignent à réussir ces tests.

Aux Etats-Unis où les tests standardisés sont populaires, certains États américains payaient les enseignants en fonction de la réussite de leurs élèves aux tests (SAT, GMAT…), si bien que de nombreux profs ont cessé de faire cours pour préparer leurs élèves à réussir les tests. Depuis, ces tests standardisés sont la cible régulière des critiques, et de profondes réformes ont été entreprises.

 

2.5. Repérer le sens

Il ne faut jamais faire un exercice ni répondre à une question sans en avoir perçu le sens. On a d’abord repéré la « big picture », puis on résout l’exercice. La grande question à poser sur la question à résoudre est : « qu’attend-on de moi ? » Et pour être particulièrement attentif, il est bon de se dire : « on m’ordonne de faire telle ou telle chose de telle manière ».

Pour avoir le sens de la question et y répondre correctement, il faut :
– lire et relire la question jusqu’à ce qu’on l’ait mémorisée. Le sens se produit dans l’univers mental, en situation d’aperception. Cette lecture doit être minutieuse. Emploie-t-on un singulier ou un pluriel ? La portée est-elle générale ou spécifique ?
– Lire de cette manière l’ensemble des questions avant de répondre à l’une d’entre elles.
– Observer la progression des questions, les liens qui les unissent. Bien souvent, on trouve une partie des réponses à une question dans une autre question ;
– Reformuler la question dans ses propres termes ;
– rattacher la question à un type de question que l’on a déjà résolu ;
– former une image mentale visuelle qui correspond à la question, afin de la concrétiser ;
– faire particulièrement attention aux liens logiques entre les termes de la question ;
– ne pas se fixer de limites si elles n’ont pas été formulées dans la question. Si la question porte sur le cercle circonscrit dans le triangle, il ne faut pas lire « triangle-rectangle ». Si la question demande d’écrire la suite d’une histoire, on ne doit pas forcément écrire la fin.
– Il faut varier les représentations de la question. Par exemple, 2 = MM ou II ou 0,2*10

 

2.6.La méthode de Polya

Polya était un mathématicien qui a rédigé un livre sur la résolution de problèmes. Un problème est ce qui nécessite de se questionner, de sortir des automatismes. Par conséquent, la méthode de Polya n’est pas réservée aux mathématiques, elle s’applique à toutes les matières scolaires et universitaires, mais aussi au monde professionnel lorsqu’on est confronté à une situation qui nécessite de réfléchir. Son livre, How to Solve It, même s’il est ancien, est toujours d’actualité. C’est un livre très clair qui ne nécessite pas de connaissances en mathématiques. On peut le télécharger gratuitement et légalement (sa version anglaise est désormais dans le domaine public) sur le site suivant : https://archive.org/details/HowToSolveIt

Je résume très grossièrement et très imparfaitement les 4 étapes principales de la méthode de Polya :

 

2.6.1.Comprendre le problème

– il faut comprendre tous les mots et les symboles du problème. Beaucoup d’étudiants manquent de vocabulaire courant et spécialisé.
– Il faut se laisser guider par son intuition, lorsque celle-ci s’appuie sur des connaissances (on est donc loin de la boule de cristal de Madame Irma). Cette intuition est une autre manière de parler du mode de pensée diffus.
– Dans un problème (= ce qui nécessite de réfléchir), il y a une hypothèse et une conclusion. L’hypothèse est l’ensemble des éléments donnés dans l’énoncé (en contexte scolaire/universitaire), dans la situation à analyser (en contexte professionnel). Cela répond à la question : quels sont les éléments présents dans l’énoncé/la situation ? La conclusion est ce que l’on veut savoir ou produire. Elle répond à la question : « qu’est-ce que je dois prouver, démontrer, savoir, faire ».
– Trouver la solution en faisant des mouvements de va-et-vient entre l’hypothèse et la conclusion. On peut partir de la conclusion et penser à ce que cela implique.
– Travailler avec des cas généraux et des cas particuliers. Tous les problèmes peuvent être regroupés en catégories, créés sur la bases de similitudes entre problèmes.
– Travailler avec un cas concret, passer de l’abstrait au concret.
– Faire un dessin, un diagramme.
– Penser à un problème similaire déjà résolu. Des problèmes similaires ont souvent des solutions similaires. Si on a réussi un problème similaire, on peut tester sur le problème actuel la méthode qu’on a utilisée auparavant.
– Trouver un problème équivalent. Cela nécessite de reformuler le problème, modifier sa représentation. Exemple : si deux fonctions sont similaires, leur différence est alors zéro. De même, si on doit travailler avec x=3, on peut aussi travailler avec x-3=0. Bref, il faut faire preuve de flexibilité mentale.
– Résoudre un problème plus simple. On peut reformuler le problème en le simplifiant. 60/20 c’est 6/2 ou 3.
– Récrire le problème en traduisant le langage mathématique en langage naturel, et inversement.

 

2.6.2.Faire un plan

– diviser le problème en ses éléments
– trouver le bon niveau de résolution : faut-il appliquer un théorème, une définition ?
– Nommer les objets, en leur attribuant une lettre par exemple.
– Choisir systématiquement une méthode.

 

2.6.3.Exécuter le plan

Il faut être minutieux dans l’exécution du plan. On ne doit plus recourir à l’intuition (le mode diffus), mais à la démarche analytique, un pas après l’autre, en vérifiant qu’aucun pas ne comporte d’erreur. La plus petite erreur, et le problème ne sera pas résolu.

 

2.6.4.Vérifier

– la solution fait-elle sens ?
– Trouver une autre solution. La solution trouvée peut être bonne, mais il faut essayer de résoudre le problème d’une manière différente.
– Se poser des questions.

 

Pour terminer

Un problème est ce qui échappe aux automatismes de la pensée ; il nécessite une réflexion. On réfléchit pour abolir la réflexion avait écrit Edward de Bono dans son fameux livre « La pensée latérale » (à lire de toute urgence). Autrement dit, on réfléchit pour automatiser la pensée. Ainsi, elle consomme moins d’énergie.

La réflexion doit être organisée en plusieurs étapes. Les étapes découlent de l’objet sur lequel s’exerce la réflexion, mais il existe quelques règles communes aux différents objets.

Réfléchir s’apprend et s’enseigne. A la base, nous avons tous un mécanisme universel qui s’appelle l’inférence bayésienne ; un mécanisme inné.

Dans le système scolaire, ce qui développe le plus la capacité à réfléchir c’est la résolution de problèmes en mathématiques (sciences-physiques, biologie…), et la dissertation dans les disciplines littéraires. Le bénéfice retiré de ces épreuves est transférable à la résolution des problèmes dans le monde professionnel, quelle que soit la profession.

Il existe une discipline qui développe particulièrement la capacité à comprendre et réfléchir, dont les résultats ont été mesurés scientifiquement, et qui sont transférables à toutes les disciplines scolaires, universitaires, ainsi qu’à toutes les difficultés auxquelles on peut être confronté dans la vie professionnelle : les critical thinking skills.

Partie 1. Définition des Critical Thinking Skills

Partie 2. Approfondissement des Critical Thinking Skills

Partie 3. A quoi servent les Critical Thinking Skills ?

Partie 4. L’évaluation scientifique de l’impact des Critical Thinking Skills

J’approfondirai et détaillerai très certainement un jour les différentes manières de résoudre un problème dans le contexte scolaire et professionnel dans d’autres articles.

 

Note: Tous droits réservés. Il est par exemple interdit de le diffuser sur un autre support ou de le traduire sans le consentement de son auteur. En revanche, un lien vers ce document est le bienvenu. Merci de respecter ce travail chronophage.

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