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Leçon 1, Chapitre 1
En cours

TC1.15. L’imagerie mentale, un outil de simulation

Ce qui existe en dehors de nous est information. Ce qui est en nous est connaissance. La connaissance se construit à partir des informations, et chaque apprenant construit ses propres connaissances à partir d’informations communes à chacun. Cela fait de nous des individus.

On ne peut pas évaluer des connaissances, parce que lorsqu’on utilise nos connaissances, celles-ci deviennent des informations. Ce qu’on évalue, c’est la performance observable.

Activité : en vous appuyant sur ce qui a été précédemment énoncé, justifiez pourquoi on évalue une performance, soit les informations fournies, pas des connaissances.

Cette notion de « performance observable » provient de la psychologie behavioriste. Pour les behavioristes, tout est comportement. L’apprentissage est un comportement. Faire des exercices est un comportement. Parler est un comportement. L’apprentissage doit donc modifier un comportement.

Les behavioristes les plus radicaux (il existe effectivement plusieurs colorations, comme en politique) s’opposent aux cognitivistes, desquels vient la notion de « représentation ».

Les behavioristes les plus progressifs parlent des pensées et des représentations, toutes deux non observables par un tiers, comme un « comportement privé ».

Cette notion forte de comportement est donc à la base du behaviorisme.

L’image mentale est quant à elle une représentation d’un percept (ce qui est perçu) en son absence. Je vois une fleur (le percept), je ferme les yeux et je peux voir dans ma tête la fleur. Je peux aussi lire le mot fleur dans ma tête. Je peux sentir la fleur dans ma tête, la toucher, etc.

Certains individus vivent un mélange des sens qu’on appelle « synesthésie ». Par exemple, toucher une fleur ou penser à une fleur sera associé à une couleur particulière, un chiffre, etc.

Les images mentales sont une notion fondamentale pour les apprentissages et on les approfondira ensemble. Les grands mathématiciens ont tous une forte capacité en imagerie mentale. Attention, je rappelle qu’une image mentale n’est pas que visuelle.

Vous connaissez sans doute le profil VAKOG : (V)isuel, (A)uditif, (K)inesthésique, (O)lfactif, (G)ustatif.

En réalité, on n’a pas de profil, au sens où on n’est pas visuel, ni kinesthésique, ni olfactif. Sauf exception, nous sommes tous capables de générer des images mentales de différentes natures.

En revanche, il est vrai que pour traiter des informations, nous avons des préférences, et comme nous avons des préférences, les images mentales dans la modalité préférée sont plus fortes. Et comme elles sont plus fortes (on dit aussi « vivides »), elles renforcent nos préférences.

On n’a pas de profil, mais on a certes des préférences.

Ces préférences aident-elles à apprendre ? En fait, pour le moment, les groupes d’apprenants qui se reposent sur leurs préférences n’ont pas de meilleurs résultats que ceux qui ne le font pas.

Activité : essayez de deviner pourquoi.

On a vu dans la vidéo que j’ai présenté des problèmes simples à résoudre, comme celui du trou dont il fallait deviner combien de mètres cubes de terre il contenait. Très exactement, le problème était le suivant : combien de mètres cubes de terre contient un trou de 6 mètres de diamètre et de 3 mètres de profondeur.

Ces problèmes ne nécessitaient aucune connaissance particulière. Christelle, qui était interrogée, voulait se reposer sur une formule mathématique et pourtant elle confessait avoir généré une image mentale visuelle du problème. Un peu plus tard dans la vidéo, Christelle avoue que les nombres ont effacé l’image mentale visuelle du trou.

Christelle, à l’instar de tous les participants présents dans la vidéo, est très intelligente, très cultivée et est une grande professionnelle de la formation.

Mais elle n’a pas réussi à résoudre un problème simple.

Kahneman, psychologue et prix nobel d’économie, relate de nombreux exemples où de grands professeurs d’Université ne parviennent pas à résoudre des problèmes simples dans leur domaine d’excellence.

Quand on a un problème à résoudre, on veut tout de suite raisonner. C’est une erreur fondamentale.

On approfondira aussi la résolution de problèmes, et pas seulement pour l’apprentissage.

Pour l’heure, face à un problème, il ne faut pas se lancer dans des calculs, raisonner.

Il faut définir le problème, faire attention à chaque mot, à la combinaison des mots. Y compris si ce sont des mots courants. Surtout si ce sont des mots courants. Ainsi, définir le mot « trou » aurait conduit à dire qu’un trou ne contient pas de terre, et éviter de calculer.

Les images mentales, et dans bien des cas, surtout l’image mentale visuelle, aide beaucoup à résoudre des problèmes. Encore faut-il prendre l’habitude de pouvoir combiner une image mentale visuelle et les informations verbales du problème, ce que n’a pas fait Christelle. Cela nécessite de l’entraînement.

Face à des données verbales (des mots), il est également bon de les transformer en images mentales visuelles.

Les mathématiciens recourent souvent à la transformation pour résoudre des problèmes. On le verra. Résoudre un problème n’est jamais facile, sauf si on a résolu un problème de même nature et qu’on pense à se référer à sa mémoire.


Activité communautaire 7. Consultez quelques exercices basiques d’imagerie mentale que j’ai partagés dans mon blog. Sélectionnez n’importe quel nombre d’exercices et faites-les. Venez ensuite discuter sur le forum de l’effet, s’il y en a eu, que cela a provoqué.

Exercices basiques d’imagerie mentale -1

Exercices basiques d’imagerie mentale – 2