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Suède et Norvège: l’État enlève les enfants

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Suède et Norvège: l’État enlève les enfants

En 2015, j’avais publié un article qui relatait quelques conséquences de la loi LVU (dite « loi anti-fessée ») en Suède. Alerté il y a 3 mois environ sur la page facebook de neuropedagogie.com par un soutien du couple Warin dont l’enfant a été enlevé en 2016 par l’État suédois pendant près de 6 mois pour des motifs fallacieux, je me suis remis à enquêter. Ce que j’ai découvert est si horrible que jamais je n’aurais imaginé que des Etats qu’on nous présente comme les modèles les plus achevés de la démocratie sociale eussent pu, au XXIè siècle, présenter un tel danger pour l’enfant et pour la famille.

Ce document est le premier volet d’une enquête divisée en 5 parties, et titrée “Suède et Norvège, dérives d’un système, enfants en danger”, qui se base sur des sources fiables et recoupées dont des travaux universitaires de premier plan. Les parties sont solidaires et doivent s’apprécier totalement pour que chaque document fasse sens. Initialement, j’avais un préjugé favorable pour les pays scandinaves à démocratie sociale. Mais ce préjugé, comme tous les préjugés, était basé sur l’ignorance. Les 5 parties de ce document ont pour objet de présenter et expliquer les dérives – seulement les dérives – qu’ont entraîné la démocratie sociale et l’État providence scandinaves. On ne saurait donc extraire une quelconque extrapolation hasardeuse, et certainement pas y voir une charge contre ces pays, juste une invite à la réflexion.

Je viens donc ici répondre à l’appel de Monsieur Warin qui dans sa vidéo a déclaré avoir passé sa vie à aider autrui, et requérir à son tour du secours. Mes semaines d’enquête sont dédiées à sa famille et d’une manière générale, à tous ceux qui ont à subir les affres des dérives du système de protection suédois et norvégien..

Partie 1. Suède et Norvège : l’État enlève des enfants.

Partie 2 : Suède: protection de l’enfant, les dérives d’un système. A travers des études universitaires sur l’organisation de la protection de l’enfance, sur la formation des agents des services sociaux et sur leurs pouvoirs, mais aussi sur le fonctionnement du système juridique, nous verrons que toutes les conditions étaient réunies pour rendre possibles de telles dérives.

Partie 3 : Suède et Norvège : business et maltraitance des enfants volés. En Suède comme en Norvège, les familles d’accueil peuvent gagner des sommes inimaginables, certaines sont accointées aux hommes politiques qui oeuvrent dans le processus de décision du placement d’enfant, et il existe des entreprises privées et des fonds d’investissement qui ont flairé un marché porteur. Aujourd’hui encore, de nombreux enfants placés vendent des services sexuels et sont maltraités.

Partie 4 : Le système norvégien de protection de l’enfance, avatar du programme nazi lebensborn ? Le Président de la République Tchèque, Monsieur Milos Zeman a en effet comparé les pratiques des services de protection de l’enfance norvégien au programme eugéniste nazi lebensborn. Nous analyserons cette déclaration présidentielle sous l’angle de l’histoire de l’eugénisme dans les pays scandinaves, dont la pratique s’est prolongée jusqu’en… 1976 ! et qui a été rendue possible par l’application stricte de l’idéologie de l’État Providence. Bien entendu, là encore, je ne m’appuierai que sur des sources universitaires de première main.

Partie 5 : Aux sources des dérives : politique centrée sur l’enfant, théories psychanalytiques, behaviorisme rigoriste, action des « gourous ». Les dérives du système de la protection de l’enfance en Suède comme en Norvège puisent en effet leur source dans des théories psychanalytiques invalidées, mais aussi sur l’appui d’une conception rigoriste et primitive du behaviorisme, cette branche de la psychologie qui fut déjà mise à mal dans les années 1950 par les socioconstructivistes et les cognitivistes.

 

1. Un cas français

En 2013, près de 15 enfants ont, chaque jour, été arrachés de force à leur famille par l’État suédois pour être confiés à des familles d’accueil ou des institutions. Plus exactement : 5400 sur l’année. La majorité de ces enfants n’avait subi aucune maltraitance. A côté de cela, il y a eu 17 000 placements « volontaires ». En réalité, on apprendra dans la partie 2 que le mot “volontaire” est pris dans son acception juridique, mais que dans la réalité, il existe très peu de cas de placement volontaire. Par conséquent, on peut dire qu’en Suède, chaque jour, environ 61 enfants sont enlevés par l’État à leur environnement. (1a)

(1a) Gustav Svensson et Staffan Höjer, Placing children in state care in Sweden : decision-making bodies, laypersons and legal framework in Child Welfare Removals by The State, a cross-country analysis of decision-making systems, Oxford University Press, 2017

Les statistiques pour l’année 2016 ne sont pas encore connues. Mais le fils de Jérémy et Helen Warin était parmi ces enfants enlevés par l’État suédois.

Monsieur Jérémy Warin est un Français, ingénieur de formation, qui est allé retrouver sa femme Hélen, et son fils Nathan, alors âgé de quelques mois, en Suède. Mal lui en a pris. Le pays-que-l’on-montre-en-exemple a, via ses services sociaux, jugé bon de retirer Nathan à ses parents.

La famille Warin a-t-elle donné une fessée à Nathan ? Non. A-t-elle usé d’autres formes de discipline interdites ? Pas davantage. Alors, quel est son crime ?

Madame Hélen Warin a eu le tort de demander une aide financière aux services sociaux, qui ont diligenté une enquête, pour trouver que dans son passé elle avait souffert de dépression. Par conséquent, Madame Warin a été obligée de se faire examiner par des médecins psychiatres. Ceux-ci ont conclu qu’elle était tout à fait saine d’esprit, qu’elle ne relevait pas de leurs services. (2)

Mais pour les services sociaux, un avis médical qui ne va pas dans leur sens n’est pas toujours retenu. C’est cela la réalité du terrain, loin de la situation idyllique véhiculée par la propagande gouvernementale ou certaines associations. Et vous le comprendrez lorsqu’on abordera le volet juridique.

Qu’ont fait les services sociaux du pays où les parents n’ont pas le droit de donner des fessées mais où eux-mêmes en reçoivent de l’État ? Ils ont décidé de garder l’enfant, âgé d’à peine 18 mois. Avoir souffert de dépression dans un passé lointain est un motif suffisant pour qu’on garde votre enfant !

Dans ce document audiovisuel, (3) Monsieur Warin livre un témoignage d’une rare dignité et d’un rare courage, lorsqu’on sait qu’il pouvait ne plus jamais revoir son enfant en raison des menaces proférées à son encontre, lorsqu’on sait que certains agents des services sociaux font tout pour que les parents perdent la maîtrise d’eux-mêmes et pouvoir ainsi « prouver » qu’ils sont indignes d’élever un enfant. Je livre ci-dessous une retranscription partielle dudit document :

“[…] là où [mon avocat] a pu montrer et démontrer toutes les lois internationales qui ont été baffouées. […] Contre LVU, on ne peut rien faire. […] La Suède, par le biais des services sociaux, elle a fait ce qu’elle voulait de ma famille. […] On coupe l’allaitement de ta femme. […] On déshabille ta femme devant 6 hommes policiers le jour où on va lui prendre son enfant. […] on traite ta femme de folle, d’instable, de mauvaise mère. On traite ton fils de désorganisé. […] On t’emmène dans un foyer où tu dois fermer ta bouche. On te pousse à divorcer de ta femme. On t’interdit de lui parler. On te menace sans cesse que tu vas perdre ton enfant si tu n’obéis pas. On te dit que ta femme reverra jamais ton enfant. On humilie ta femme, on la torture psychologiquement. On n’a aucun argument, mais on a cette fameuse enquête qu’on a réalisée secrètement et illicitement sur ta femme, et forcément on l’a falsifiée, cette enquête. […] des détails comme ça, j’en passe. C’est rien là ce que je suis en train de vous dire. […] J’ai qu’un téléphone et encore sans puce. [Là, je passe un appel via facebook] illicitement, j’ai fermé la porte à clef.”

Le témoignage de Monsieur Warin correspond parfaitement aux pratiques des services sociaux de la protection de l’enfance en Suède, comme on va le voir dans la seconde partie de cette enquête à travers les études universitaires. Il ne s’agit nullement d’un cas isolé.

Monsieur Warin s’était vu offrir généreusement un régime de « semi-liberté » où il avait le droit de s’aérer pendant deux heures. Je pensais que le mot « liberté » était indénombrable, qu’on ne pouvait le couper en éléments plus petits. Bref, soit on est libre, soit on ne l’est pas.

Tout cela se passe en Suède, le pays où l’on dit fermer les prisons mais où on ouvre des foyers où l’administration parque des gens qui sont surveillés, qui n’ont pas le droit de communiquer ni de circuler, et que l’on torture psychologiquement en attaquant ce qui leur est le plus cher : leur chair.

Imaginons que cette affaire se soit passée dans le pays de Poutine ou dans n’importe quel autre pays africain traité avec mépris ? Qu’aurait-on dit ? L’information n’aurait-elle pas fait la Une des télévisions nationales ?

Si le cas de la famille Warin avait été unique ou marginal, on aurait pu penser « ils n’ont pas eu de chance », « cela ne remet pas en cause la loi LVU », « cela peut arriver partout », etc. Mais ce cas n’est ni unique, ni marginal.

Las, ce que la famille Warin vient de subir est le sort que l’administration suédoise et norvégienne réservent à des milliers de familles, au nom de lois rédigées par des apprentis-sorciers de telle manière qu’elles offrent une liberté quasi-totale aux services sociaux.

Pensez qu’en Norvège, il suffit que l’administration décide d’un « lack of parental skills » (4) (manque de compétence dans l’exercice de la parentalité) pour qu’on enlève légalement vos enfants, sans que cette absence de compétence dans l’exercice de la parentalité ne repose sur des faits objectifs, et encore moins sur des études scientifiques rigoureuses.

Autrement dit, ceux qui vont en famille en Suède ou en Norvège s’exposent à l’arbitraire.

Le cas de la famille Warin est loin d’être isolé. Petit à petit, ils sont mis en lumière dans la presse, via les réseaux sociaux et comités de soutien. Les témoignages se font plus nombreux, plus étonnants aussi. Et vu la pression que les administrations suédoise et norvégienne exercent sur les « contrevenants » pour ne pas parler, on comprendra aisément qu’ils ne représentent que le sommet de l’iceberg, comme on le verra tout à l’heure.

Invariablement, les services sociaux, de plus en plus accusés, se défendent avec une argutie séduisante de prime abord, mais qui cède devant la réflexion, et surtout…devant les faits ! Ainsi est-il commode de déclarer « on ne communique pas sur les cas individuels » ou encore, « on agit pour le bien des enfants, on donne des amendes aux parents ou leur retire leurs enfants par prévention », « les étrangers interprètent et connaissent mal nos lois » ou pire « non, jamais on ne retire un enfant à ses parents lorsque ceux-ci lui ont donné une fessée ».

Bien sûr, on doit croire aveuglément le discours d’une administration !  Dans la majorité des cas, les enfants sont retirés pour d’autres raisons que la maltraitance (1a). Alors oui, la Suède et la Norvège enlèvent des enfants pour toutes sortes de raisons qui n’ont rien à voir avec de la maltraitance, et oui, ils privent les parents de liberté pour toutes sortes de raisons qui n’ont rien à voir avec la maltraitance.

Je me dois alors de poser une question : comment doit-on appeler un régime qui punit administrativement avant qu’un crime ou délit ne soit condamné par une autorité judiciaire indépendante et professionnelle après enquête minutieuse et contradictoire ? Dans le volet juridique de l’enquête, on verra qu’en Suède, les juges de première instance sont nommés parmi des citoyens ordinaires par le parti politique qui gère la municipalité. Ces citoyens ne sont pas des professionnels du Droit ni de l’enfance, ni de la médecine, ni de la psychologie. Bref, les « juges » sont des amateurs ignorants des problèmes qu’ils ont à traiter, la raison étant qu’ils représentent le consensus social et légitiment ainsi la décision de “justice”. (1a, 1b, 1c) Oui, vous avez bien lu !

(1b) Bo Edvardsson, Persecutory Strategies in Child Protection Investigations, 2009 : https://www.diva-portal.org/smash/get/diva2:218783/FULLTEXT01.pdf

(1c) Bo Edvardsson, Child protection investigations in the Swedish social services – are they really children´s best interests? Is a ”hunting the monster theory” influencing social work and decisions?, 1996, révisé en 2010 : https://www.diva-portal.org/smash/get/diva2:358080/FULLTEXT01.pdf

Comment appeler un régime qui s’appuie sur des lois imprécises ? En Suède, la loi LVU dispose que « s’il existe un risque palpable pour la santé ou le développement de la jeune personne », on peut la retirer à ses parents. Elle est complétée par le Social Services Act, qui dans sa réforme de 2013 dispose que «le meilleur intérêt de l’enfant prime».

Le « risque palpable » n’est pas défini, il est décidé par les agents des services sociaux. (1)

La « santé ou le développement de la jeune personne » ne sont pas définis, ils sont interprétés par les agents des services sociaux. (1)

« Le meilleur intérêt de l’enfant », n’est pas défini, il est apprécié par les agents des services sociaux. (1)

En Norvège, le flou juridique est encore plus grand, il suffit que les agents des services sociaux constatent un « lack of parenting skills », un manquement aux compétences de parentalité. Rien n’est précis, parce que ces pays sont des pays de consensus.

Qui mesure ce risque palpable, qui détermine le degré de compétence de parentalité ? Les agents des services sociaux. (1)

Quel est le portrait-type de l’agent des services sociaux ? Une femme, jeune, mal payée, qui gère un nombre de cas qui dépasse ce qu’une personne humaine peut traiter. (1b, 1c)

En Suède, à l’inverse des personnes qui travaillent dans le domaine de la santé (infirmière par exemple), les travailleurs sociaux ne sont pas certifiés, ils n’ont pas de diplôme d’Etat. (1)

Généralement, les jeunes femmes qui se tournent vers ce métier ne disposent pas d’un dossier scolaire suffisant pour exercer l’activité d’infirmière, de psychologue, bref, les activités réglementées qui nécessitent un certain degré de connaissance et de professionnalisation. Alors, elles se tournent vers le travail social. (1)

En Suède, la pratique du travail social n’est pas réglementairement protégée par un diplôme qui atteste de bonnes connaissances. (1)

Et dans la pratique, ce ne sont même pas les « juges » amateurs, nommés par les hommes politiques parmi les citoyens ordinaires qui ont à décider du sort des enfants et des familles. Ce sont ces travailleurs sociaux qui ne disposent pas des connaissances suffisantes, mais qui exercent un pouvoir incommensurable. (1)

D’après Maître Jorgen Suteland (5), avocat spécialiste des lois sur la protection de l’enfance en Norvège, le portrait-type des travailleurs sociaux norvégiens (6) ainsi que l’étendue de leur pouvoir est identique au portrait-type et au pouvoir dont jouissent les travailleurs sociaux en Suède.

Comment appeler un régime qui cultive l’art du secret, dont l’administration dispose de pouvoirs extraordinaires ?

Et au vu de la population ciblée (essentiellement les citoyens les plus pauvres, les plus faibles et les immigrés) : comment appeler un régime qui au nom de la séduisante égalité en vient à nier les différences pour ensuite les rejeter, enfin les condamner ?

En ce qui concerne les règles de Droit qui régissent la protection de l’enfance, il apparaît très clairement que toute personne qui se rend en Suède et en Norvège avec des enfants est soumis à l’arbitraire et à l’amateurisme.

 

 

Un cas italien

Dans cet article du journal the local (7), un journal qui traduit les brèves et articles des journaux et agences de presse scandinaves, on apprend qu’un homme politique italien, en visite touristique à Stockholm, a été condamné à une amende de 990 $ parce qu’il avait tiré les cheveux de son garçon de 12 ans qui ne voulait pas entrer dans un restaurant.

Quelles sont les images mentales visuelles qui viennent à votre esprit ? Celle d’un père colérique qui traîne son garçon par terre en le tirant par les cheveux ? Une image que vous avez vue dans un film ? Il a tiré les cheveux de son garçon, il n’a pas tiré son garçon par les cheveux. Remarquons qu’aucun médecin n’a constaté la moindre marque sur le cuir chevelu du garçon. Les témoignages ont suffi. Remarquons également que selon le bilan innocenti n°5 réalisé par l’Unicef, l’Italie était le 3è pays qui connaissait le moins de décès suite à maltraitance en 2003. (8) D’après ce rapport (page 4), un enfant italien a trois fois moins de chances qu’un enfant suédois de mourir de maltraitance. Or, l’Italie n’avait pas banni l’usage de la fessée en 2003 ! Comme l’Espagne, la Grèce, et l’Irlande, qui sont mieux classés que la Suède et la Norvège. La propagande cède devant les faits.

(8) Bilan innocenti n°5: https://www.unicef-irc.org/publications/pdf/rc_maltreatment_fre.pdf

Mais les témoignages ont suffi. Et cela est suffisamment inquiétant pour le souligner.

On sait depuis les travaux de l’éminente psychologue Elizabeth Loftus, que nombre de psys ont inculqué dans l’esprit des patientes qui les ont consultés qu’elles avaient été violées. On sait depuis les travaux de Roedigger, McDermott, et bien d’autres scientifiques, qu’on fabrique de faux souvenirs. On sait, par l’étude des organes sensoriels que ceux-ci ne décodent pas correctement les stimuli. On sait par l’étude des cortex associatifs que ceux-ci recomposent les bits d’information en unités plus grandes. On sait par l’étude des mémoires à court terme et mémoires de travail que la faculté à encoder les stimuli est très limitée. On sait par l’étude des mémoires à long terme, construits qui stockent les informations pour les mettre à disposition de la mémoire de travail, que la production de l’information qui se base sur le stock mémorisé est une reconstruction. On sait par les travaux sur l’attention qu’il existe des zones aveugles, comblées par l’imagination.

On sait enfin que des milliers de personnes sont capables de certifier, avec la sincérité la plus formidable, qu’ils sont allés voir un film qui en réalité n’existe pas ! (9)

Et la justice suédoise peut condamner sur de simples témoignages !

Le lecteur attentif aura remarqué que nous sommes en présence de 4 témoignages, non d’un seul, et que par conséquent, l’addition de témoignages concordants incite à penser que cet Italien a bien tiré les cheveux de son enfant. Aucun fait matériel n’a été pourtant relevé. Seulement, dans un groupe, une seule personne peut influencer toutes les autres. Il suffit qu’elle ait du charisme, qu’elle s’exprime mieux que les autres, qu’elle soit fanatique, qu’elle témoigne ostensiblement d’un statut social plus élevé ou simplement qu’elle soit la première à témoigner. Par simple conformisme ou calcul bénéfice-risque, les autres témoignages iront très certainement dans le sens de cette personne. En psychologie de la décision et de la prise du risque, on sait que la majorité des personnes n’aime pas prendre de risque, et qu’il est par conséquent moins risqué de ne pas s’opposer au premier qui témoigne, surtout s’il présente bien. Ainsi, si vous présentez un projet à votre entourage, vous recueillerez invariablement les propos du type « mais as-tu pensé à ceci », « tu as mesuré les conséquences de cela », etc. Bref, la prise de décision tend en général vers le conformisme et le conservatisme sociaux. Et le mensonge se renforce proportionnellement au nombre d’agents qui le véhiculent, aussi le groupe n’a pas forcément plus raison que l’individu. Un témoignage occulaire n’est pas suffisamment fiable, on ne peut condamner sur cette base.

Enfin, on sait désormais que si on visite la Suède, il vaut mieux laisser ses enfants décider du restaurant dans lequel manger ou au minimum passer 1 heure à employer l’éducation positive dont les résultats sont très mitigés, autrement l’addition risque d’être salée.

On sait enfin qu’en Suède, on peut juger quelqu’un en l’absence de preuve matérielle. Disgusting !

 

 

Un cas malais

Dans cet article (10), on apprend par le professeur émérite de linguistique à l’Université de Bergen, aujourd’hui retraitée, Marianne Haslev Skanland, que l’État suédois a emprisonné une famille de malais musulmans, et a retiré leurs enfants, pour les placer dans une famille d’accueil non musulmane. Dans d’autres cas, des enfants musulmans ont même été placés dans des familles homosexuelles. Par cette phrase, je ne condamne pas l’homosexualité, je souligne uniquement que l’écosystème au sein duquel l’enfant avait jusque-là évolué n’a pas été respecté. La famille, sujet de l’article, a très certainement violé la loi LVU (elle est tellement imprécise), cependant emprisonner les parents et retirer les enfants apparaissent comme des mesures inappropriées. D’après les faits, cette famille était convaincue de recourir à des pratiques disciplinaires inappropriées dans le contexte scandinave, sans qu’aucun détail n’ait filtré, mais ne pas respecter la religion d’origine des enfants constitue un avertissement clair : c’est l’État qui décide des normes éducatives, et l’enfant est un être sans attache ni passé ni écosystème, que l’on peut placer dans un environnement étranger. Pour avoir préparé des étudiants au concours d’assistant de service social, je sais parfaitement qu’en France, ceux-ci sont sensibilisés aux cultures allogènes. La prise en compte de cette particularité fait partie du cursus de l’étudiant. Vraisemblablement, pas en Suède, où on considère qu’un être humain vient au monde vierge de tout, et se remplit de son environnement. Un être humain peut certes se remplir de son environnement (l’acquis), mais cela doit se faire graduellement (processus d’acculturation), pas brutalement. D’autre part, il existe une grande part d’inné. Enfin, le processus d’acculturation est loin d’être automatique.

Tous les travaux sérieux en psychologie et en systémie (biosystémie et systémie des organisations) s’accordent sur le fait qu’il est dangereux de couper brutalement une organisation, un individu ou une espèce de son écosystème, de briser son homéostasie. En l’espèce, pour l’enfant, c’est de la maltraitance.

A-t-on jamais demandé leur avis aux enfants ? L’enfant de moins de 15 ans est invisible dans le processus décisionnel suédois, comme nous le verrons dans la seconde partie de cette enquête.

Donner une fessée m’interpelle. Elle n’est efficace que sur l’instant, si elle est rare, si elle est modérée et si elle est administrée par un parent qui aime sincèrement ses enfants, si ceux-ci le savent, et si cet acte est suivi d’une discussion (voir les travaux du professeur Lazerlere (11) et son équipe). Elle est totalement improductive si elle est utilisée comme outil d’éducation, et pourrait conduire le parent sur le chemin de la maltraitance – ce n’est donc pas automatique – quand il verra que cela n’a plus d’effet. L’enfant quant à lui, s’habituera aux fessées (en psychologie, le fameux triptyque sensibilisation-habituation-extinction), si bien que son narcissisme ordinaire  sera ébranlé, qu’il se considérerait comme paré de tous les vices avec des conséquences psychologiques parfois graves (ce n’est donc pas une règle, cela dépend de l’enfant), et qu’enfin il n’accordera plus à la fessée la valeur de punition, le signal qu’il a mal agi sur le moment, au regard des normes de comportement adoptées par ses parents, et qui ne sont pas toujours elles-mêmes en phase avec ce qui est souhaitable.

Nuire à un enfant, physiquement ou psychologiquement, m’horripile.

Enfermer des parents et retirer des enfants sans discernement me fait penser à des pratiques d’un autre âge, et j’y reviendrai. On apprendra ici (12) que le vice-ministre des affaires étrangères malais est allé en Suède récupérer lui-même les enfants.

 

 

La BBC enquête

Un article édifiant de la BBC (13) relate différents cas en Norvège, non évoqués plus haut, donnant également la parole au psychologue Einar Salvesen, l’initiateur d’une lettre ouverte qui a recueilli 170 signatures de professionnels oeuvrant dans la protection de l’enfance (juristes, psychologues, et autres travailleurs sociaux), affirmant que le service de protection de l’enfance (Barnevernet) est une « organisation dysfonctionnelle qui fait des erreurs de jugement considérables qui entraînent de sérieuses conséquences ». On apprendra aussi qu’en Norvège le nombre d’enfants retirés à leurs parents par mesure d’urgence entre 2008 et 2013 a cru de 50 %. On apprendra également que le Barnevernet a décidé de retirer un enfant à ses parents aux seuls motifs que les travailleurs sociaux (qui ne sont ni médecins, ni psychologues) ont remarqué (en se basant sur quelle compétence?) que l’enfant n’avait pas assez de contact visuel avec ses parents, mais aussi que comme la mère a été dépressive (décidément, cela revient), elle ne pouvait pas s’occuper de son enfant. Si vous planifiez d’aller en Suède ou en Norvège, il vaut mieux que vos enfants soient en bonne santé, qu’ils ne souffrent d’aucun spectre autistique, et que vos épisodes de dépression ou déprime ne soient connus de personne. Un câlin selon les normes latines, et on pourrait vous suspecter de pédophilie. Une ecchymose sur les genoux, et on pourrait vous suspecter de maltraitance. En tout état de cause, l’enfant dont parle la BBC n’a jamais été examiné par les professionnels de santé du service de protection de l’enfance. En revanche, peut avant que le Barnevernet ne retire l’enfant à ses parents, celui-ci avait été examiné dans une clinique locale, le médecin ayant diagnostiqué que l’enfant se développait normalement. Ce rapport du médecin n’a pas été pris en compte lorsque la cour a statué. Et le grand-père, un haut fonctionnaire territorial, d’ajouter « J’ai grandi en pensant que la Norvège était le meilleur système du monde, le meilleur pour les enfants, les Nations Unies le répètent tout le temps, puis j’ai découvert que ce n’était pas le cas ». Ce même grand-père de terminer en annonçant qu’il pensait que le cas de sa petite fille était marginal, mais que lorsque la télévision norvégienne en avait parlé, il avait reçu des témoignages de nombreuses personnes qui l’avaient contactées, montrant des histoires encore pires que celle que sa petite-fille avait vécue. Oui, il y a pire, il y a bien pire, et tout n’est pas publiable.

 

 

Arte aussi : Norvège, familles brisées

Dans ce reportage (14), le premier d’une chaîne française sur la question, – Norvège, familles brisées – Arte résume : « Enfants confisqués d’autorité sur simple dénonciation et placés dans une famille d’accueil sans concertation ni information préalable, ni possibilité de les récupérer pour les parents biologiques. En voulant sauvegarder l’enfance, la politique familiale de la Norvège détruit des vies d’enfants et de parents démunis devant le dysfonctionnement du système. »
On apprend notamment que les services sociaux norvégiens ont retiré l’enfant à une mère qui dans sa jeunesse a été diagnostiquée avec un léger retard mental, mais qui a depuis fait des tests psychologiques qui ont conclu que son intelligence était désormais tout à fait normale. Eugénisme social ?

 

 

Natasha et Erik : la Pologne touchée

Dans cet article (15) du site internet de la chaîne de télévision australienne SBS, on apprend qu’un autre couple de norvégiens, Natasha et Erik, a trouvé refuge en Pologne pour échapper aux services sociaux, parce que « Natasha et Erik se sont vus retirer leurs jumelles quelques heures après la naissance, en raison d’un document frauduleux, statuant que Natasha était mentalement retardée. » Eugénisme social ?

Notons que, vu le nombre important de Polonais travaillant à l’étranger, la Pologne qui n’aime pas moins ses enfants que la Suède ou la Norvège mais qui a le souci de la famille, est en train de faire passer une loi interdisant aux Etats étrangers d’enlever les enfants de familles polonaises ou les enfants de familles réfugiées en Pologne.

 

 

La Norvège condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme

Dans le célèbre cas Johansen (16), plus ancien, – qui vit la Norvège condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, on apprend que les services sociaux ont enlevé un enfant à sa mère, prétextant que cette dernière était mentalement retardée, alors que cette déclaration s’est révélée mensongère. Eugénisme social ?

 

 

Il est quasiment interdit de donner des cours à ses enfants à domicile: le cas Domenic Johansson

Dans un cas bien plus récent, non encore terminé, un enfant de 7 ans (en 2009), Domenic Johansson a été retiré à ses parents, sous prétexte que ceux-ci lui faisaient l’école à la maison. Les services sociaux ont « trouvé » de nombreux reproches à formuler au couple, parent de l’enfant. En réalité, non seulement, il n’existait aucune preuve que l’enfant n’avait pas reçu une éducation lui permettant de trouver sa place dans la société une fois adulte, mais en plus l’entourage de la famille a témoigné de la bonne santé physique et psychologique de l’enfant. On peut légitimement s’interroger sur la capacité d’une famille à assurer la scolarité de ses enfants, mais on peut également s’interroger sur la capacité d’un Etat à le faire, surtout au vu des résultats. Le problème, en l’espèce, est ailleurs. Il réside dans le fait que la famille Johansson avait demandé aux autorités locales le droit de scolariser leur enfant à la maison. Celui-ci n’ayant pas été accordé, les parents ont décidé de partir pour l’Inde, le pays natal de la mère. Ils se sont dit « si dans un pays, on ne m’accorde pas le droit d’élever mon enfant comme je le souhaite, et bien, je vais dans un autre pays où ce droit m’est accordé. » Qu’ont fait les autorités suédoises ? Elles sont allées chercher l’enfant manu-militari à l’aéroport, le jour du départ, prétextant que les vaccins n’étaient pas à jour. La traduction de cet acte est sans appel : l’enfant appartient à l’État, il ne jouit pas du droit de circulation. Sept ans plus tard, Domenic Johansson est toujours aux mains de la Suède. Vous trouverez toute l’histoire résumée objectivement sur le site web du Comité Nordique des Droits Humains (17). Les non anglophiles abonnés au Figaro (18) pourront lire quelques développements en français, mais je n’ai pas lu cet article, n’étant pas abonné.

Notons également que depuis 2011, il est quasiment interdit de faire cours à la maison en Suède, si bien que de nombreuses familles ont quitté clandestinement ce pays. Deux associations ont été constituées pour défendre les familles, on y trouvera matière à se renseigner sur de nombreuses autres histoires similaires : HSLDA (19) et ROHUS (20) Il faut néanmoins vérifier les informations qui sont fournies sur ces sites, comme sur tous les sites d’ailleurs, y compris celui-ci.

Il est également important de signaler que le gouvernement français actuel a pour projet de restreindre considérablement la liberté de faire l’école à la maison, comme l’annonce Europe 1 (21). De toutes les façons, en matière sociétale, la France suit aveuglement l’exemple des pays nordiques.

Petit à petit, les libertés individuelles s’amenuisent alors que progresse invariablement le rôle de l’État jusque dans la sphère privée. Bien entendu, cela au nom de la protection de l’enfance, de l’égalité, de l’instruction pour tous.  Mais l’État providence, la démocratie sociale, sont justement des idéologies qui définissent les normes sociales, s’appuient sur le consensus et se traduisent par l’intrusion de l’État dans tous les actes de la sphère privée en échange d’un confort relatif.

 

Notes : ce document est protégé par la législation sur les droits d’auteur. Il est interdit de le reproduire ou de le traduire sans le consentement de son auteur. Tous les liens ont été consultés à la date du 24 janvier 2017.

 

 

Pour aller plus loin

Je ne vais pas énumérer tous les cas, ils sont bien trop nombreux, mais je vous livre quelques liens afin d’approfondir vos connaissances sur la question.

Les sites de Marianne Haslev Skanland, professeur émérite de linguistique, qui consacre sa vie à défendre la cause des enfants et des famillesLa linguistique est la « mathématique » de la langue et permet notamment de détecter les mensonges, les erreurs de raisonnement, les biais méthodologiques, y compris dans les études scientifiques.

http://forum.r-b-v.net/viewforum.php?f=56&sid=c71cb0c7f24adad38dec2d5fa59f4b07

http://www.mhskanland.net/

Une page facebook sur les enfants volés :https://www.facebook.com/BarnevernetStealsChildren/

Un site en norvégien, très critique : http://www.barnefjern.org/.

Le site du NKMR (comité humain des droits nordiques), une association de protection de l’enfant et de la famille qui réunit plusieurs dizaines de professeurs d’Université, des avocats et des juges. Une source extrêmement sérieuse qui a envoyé un rapport très documenté au Conseil de l’Europe : http://www.nkmr.org/sv/

Quelques sources sur l’histoire de la famille Warin :

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/jeremy-warin-et-son-fils-nathan-peuvent-enfin-quitter-la-suede-1478546388

http://france3-regions.francetvinfo.fr/champagne-ardenne/marne/chalons-en-champagne/affaire-jeremy-warin-liberation-fort-probable-lundi-chalonnais-retenu-suede-1123779.html

http://france3-regions.francetvinfo.fr/champagne-ardenne/marne/chalons-en-champagne/jeremy-warin-sa-famille-vont-pouvoir-rentrer-france-1125149.html

http://france3-regions.francetvinfo.fr/champagne-ardenne/marne/chalons-en-champagne/affaire-warin-autorites-suedoises-pourraient-liberer-jeremy-son-fils-nathan-1121159.html

http://www.emmanuelludot.fr/100-enferme-en-suede-avec-son-fils-le-chalonnais-attaque-en-justice

 

Quelques vidéos (de la presse institutionnelle et des vidéo-amateurs) qui permettent de mieux se rendre compte de la situation (on en trouve des dizaines) :

https://www.youtube.com/watch?v=B9G7n9UOEww

https://www.youtube.com/watch?v=C-PzrwliUk4

https://www.youtube.com/watch?v=jGdWOCwuvgg

https://www.youtube.com/watch?v=yEGzBcbYWgw

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