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Le geste de réflexion en Gestion Mentale

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Le geste de réflexion en Gestion Mentale

Le geste de compréhension consiste à évoquer dans son univers mental le passé (les données que l’on connaît déjà) avec le présent afin de les assimiler à son stock de connaissances. Le geste de réflexion est quelque peu différent dans le sens où on fléchit (d’où la flexion) les données à traiter par un retour (d’où le ré) de la règle, loi, théorie, théorème.

Je vous conseille, chers amis lecteurs, de lire les textes suivants dans l’ordre, avant de poursuivre l’exploration de ce texte :

  1. Introduction aux cinq gestes mentaux
  2. Introduction à la Gestion Mentale
  3. Evocation : de l’éveil des sens à l’éveil aux sens
  4. Exercices d’évocations
  5. Le geste d’attention
  6. Le geste de mémorisation
  7. Le geste de compréhension

 

 

1. Rappel de la fonction des gestes d’attention, mémorisation, compréhension et introduction à la fonction du geste de réflexion

 

Le geste d’attention a pour fonction de donner sens au percept en le transformant en image mentale. Il s’inscrit dans le présent.

Le geste de mémorisation a pour fonction de tenir un concept à disposition de l’avenir (input / encodage). La mémoire tient ces informations à disposition du présent (output / rappel).

Le geste de compréhension a pour fonction d’organiser la collaboration du geste d’attention avec le geste de mémorisation afin de donner du sens au premier par le biais du second. L’objectif est de produire du sens en confrontant le présent – via le geste d’attention – au passé, via le geste de mémorisation dans sa fonction de rappel. Le geste de compréhension s’inscrit donc dans le présent et le passé.

Le geste de réflexion a pour fonction d’assurer la collaboration et l’efficience des gestes d’attention, de mémorisation et de compréhension. Il mobilise :

  • l’attention pour évoquer le problème à résoudre
  • la mémorisation pour rappeler au présent les règles (lois, théories et théorèmes) encodées visuellement et/ou verbalement qui permettront de résoudre le problème
  • la compréhension qui en confrontant l’attention et la mémorisation choisira les schèmes opératoires à appliquer au problème.

Le geste de réflexion est aussi lié au geste d’imagination créatrice (que nous verrons prochainement) puisqu’il permet de découvrir un manque, une absence, lorsque aucune des règles mémorisées ne permet de résoudre le problème rencontré.

 

 

2. Schème opératoire du geste de réflexion

 

Voici comment fonctionne le geste de réflexion :

  1. Perception des données via l’attention dirigée
  2. Evocation (mise en image mentale) des données
  3. Evocation des règles, lois, théorèmes et théories dont dispose la mémoire
  4. Choix de la règle qui convient pour traiter le problème.

 

 

3. Conditions d’une bonne capacité à réfléchir

 

  • Maîtriser à la perfection les lois, règles, théories et théorèmes dont dispose la mémoire ;
  • Ne pas se tromper de cible lors de l’attention dirigée ;
  • Disposer d’une mémoire de travail suffisante ;
  • Maîtriser la démarche inductive (de l’expérience à la théorie), déductive (de la règle à la conséquence), etc.
  • Maîtriser ses évocations

 

 

4. Portée du geste de réflexion

 

Celui-ci s’applique à toutes les tâches : technique, physique, artistique, intellectuelle.

 

 

5. Application pratique au domaine sportif : le passement de jambes en football

 

  1. Le « visuel » regardera le geste de son camarade avec le projet de l’évoquer sous forme d’image mentale visuelle. Mettre dans sa tête la position du buste, du bassin, des jambes, des pieds, le ballon, les distances, les mouvements … L’ « auditif », quant à lui, comprendra et reproduira mieux ce geste si une personne le lui raconte avant qu’il ne le voie.
  2. re-voir dans sa tête les images visuelles du geste du camarade avec le projet de dégager les similitudes et différences d’avec le modèle original, ou se raconter le geste via les images auditives verbales.
  3. Recommencer jusqu’à ce que l’évocation soit fidèle au percept
  4. Se donner par répétitions des images visuelles clefs (pour le « visuel ») qui synthétiseront plusieurs gestes pour ne pas saturer la mémoire de travail. Par exemple, une image pour « pied droit circulaire externe, extérieur pied gauche, accélération pied gauche », une autre pour « pied gauche circulaire externe, extérieur pied droit, accélération pied droit ». L’ « auditif » apprendra par exemple PEA pour « Pied droit circulaire externe, Extérieur pied gauche, Accélération pied gauche ». Cela permettra de combiner plus tard avec d’autres gestes techniques en accélérant la prise de décision en situation de jeu. Bref, on se constitue des schèmes opératoires.
  5. Evoquer les schèmes opératoires (c’est le re-tour à la règle, donc la ré-flexion) en situation de jeu. A force de répétition, ils s’exécuteront très rapidement, permettant au footballeur de gagner en vitesse et fluidité. Ne pas oublier que « la réflexion a pour objet d’abolir la réflexion » selon la célèbre formule d’Edward de Bono, l’inventeur de la Pensée Latérale. Bref, on réfléchit pour ne plus avoir à réfléchir.

Inutile de préciser qu’un sportif qui maîtrise en plus ses évocations kinesthésiques sera plus performant que son camarade qui ne maîtrise que les évocations visuelles ou verbales. Il aura l’intuition du sens du rapport entre son corps et le ballon, ce qui améliorera sa conduite de balle.

 

 

6. Application pratique au domaine intellectuel : la dictée

 

Par exemple, le professeur me dicte la phrase suivante : Le renard et la louve ont été capturés par des chasseresses. Cette phrase présente deux difficultés. D’abord, le second groupe nominal comprend un nom féminin (louve), et si je me fie à l’oreille, je serai tenté d’écrire capturées et non capturés. D’autant plus que le complément d’agent (des chasseresses) est aussi un groupe nominal féminin. Ensuite, nous avons un verbe être (été) employé comme auxiliaire dans une phrase à la voix passive, suivi d’un participe passé. Pour écrire correctement cette phrase en situation de dictée, j’ai dû procéder de la façon suivante :

  • J’ai évoqué la phrase après l’avoir perçue, c’est-à-dire que je l’ai fait exister dans mon univers mental ;
  • J’ai fléchi cette phrase au rappel (à l’évocation) de la règle suivante : le participe passé employé avec l’auxiliaire être s’accorde avec le sujet ;
  • J’ai également fléchi cette phrase au rappel de la règle suivante : lorsque le sujet est composé d’un groupe nominal masculin et d’un groupe nominal féminin, l’accord du participe passé employé avec l’auxiliaire être se fait avec le masculin pluriel.
  • J’ai confronté dans mon univers mental la phrase dictée et les règles connues et employées.

Note : j’ai donné ici la procédure que suit « l’auditif ». Le « visuel » qui gère bien le paramètre P2 (il voit les mots s’écrire dans sa tête) et le paramètre P3 (lors de la phase de compréhension des règles de l’orthographe grammaticale, il les a représentés dans l’espace, avec des schémas) se donne des évocations visuelles. Par exemple :

  • Accord quand : COD – Auxiliaire avoir – participe passé
  • Pas d’accord quand : Auxiliaire avoir – participe passé – COD
  • Pas d’accord quand : Auxiliaire avoir – participe passé

Effectivement, le « visuel » qui ne gère aucunement ses évocations auditives verbales sera confus lorsqu’on lui parle les règles. Il doit les voir dans l’espace.

Enfin, je ne détaille pas le fonctionnement de la réflexion pour chaque langue pédagogique (visuelle, verbale, kinesthésique) ni pour chaque situation (intellectuelle, physique, artistique et technique) ; la lecture des cours précédents, après leur assimilation, doit permettre de pallier cette absence volontaire. J’invite naturellement le lecteur à lire les ouvrages en Gestion Mentale.

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