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Critical Thinking Skills, S01E01

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Critical Thinking Skills, S01E01

Avec ce nouvel épisode, je vous entraîne dans l’apprentissage d’une pensée aiguisée dont les implications sont multiples.

Si vous n’avez pas encore lu le document précédent, faites-le, c’est indispensable : https://neuropedagogie.com/logique-raisonnement/critical-thinking-skills-s01-e00.html

Sinon, vous savez pourquoi je ne donne pas le plan ni le thème de cette séquence. On navigue ensemble vers l’inconnu, comme avec les séries où le téléspectateur est plongé directement dans l’action.

Attention : ceci n’est pas un article mais un document de travail pour des formations sur le raisonnement, que je suis en train de concevoir, et qui seront une forme profondément remaniée d’un cours que j’ai donné à l’Université. Mes formations intégreront de nombreux éléments absents ici. Je partage ce document tel quel parce que cela est quand même de nature à aider tout le monde. Raisonner s’apprend, et cela permet effectivement de valoriser ses activités. Ce document est long, et il paraîtra parfois un peu brouillon. L’effet est voulu puisqu’il s’agit de conduire à faire un effort pour clarifier le propos.

Voilà, ça commence !

1. Les pilotes et chirurgiens font une check-list avant de s’envoler ou d’opérer.
2. Je n’ai pas pu cuisiner mon plat parce que je n’avais pas tous les ingrédients.
3. Einstein : « Si j’avais une heure pour résoudre un problème, je consacrerai 55 minutes à l’évaluer, et 5 minutes à penser à des solutions. »
4. Le modèle d’innovation de Basadur pour conduire à être créatif dans les organisations implique 3 activités créatives. Trouver des problèmes en est une. Cette étape est elle-même divisée en 2 : la génération de problème qui conduit à créer de nouvelles possibilités et la conceptualisation du problème qui conduit à le définir.
5. Amina : La théorie de la superposition en mécanique quantique nous apprend qu’un objet peut être dans plusieurs états à la fois. Tout le monde connaît la métaphore du chat de Shrödinger qui peut être à la fois mort et vivant.
Paul : Mais cette théorie ne s’applique qu’à l’infiniment petit. A notre échelle, un chat ne peut être mort et vivant à la fois. J’ai d’ailleurs une théorie à ce sujet.
6. Idriss : Je vous avais pourtant demandé de réunir une équipe de spécialistes pour accomplir la tâche que j’avais précisément définie selon la méthode SMART, et je me retrouve avec des spécialistes qui ont abandonné leurs spécialités pour proposer une solution commune. Ce n’est pas ce que je voulais.
Keiko : Mais Idriss, j’ai réuni une équipe et j’ai fait le travail demandé comme tu l’avais défini. A t’écouter, je m’aperçois maintenant que tu ne voulais pas une équipe mais un groupe. Ce n’est pas la même chose Idriss.
7. Je ne trouve plus de sens à mon travail.

Ces différents énoncés ont un point commun. Un point qui permettrait de solutionner de nombreux problèmes, dont ceux qui ont été énoncés plus haut. Ce point est ce que les professeurs nous demandaient d’appliquer au collège puis au lycée. Il est tellement simple qu’on ne l’applique pas.

Pensez à ce point avant de poursuivre votre lecture.

Le point commun est : LA DÉFINITION, l’acte de définir. Et cela s’accompagne de l’OBSERVATION.

Si vous avez trouvé ce point commun (pas forcément le mot, mais le sens), alors bravo. Sinon, c’est ma responsabilité qui est engagée, parce que cela signifie que je n’ai pas donné assez d’éléments pour que nous nous accordions ou que je n’ai pas été assez précis. Et si c’est le cas, c’est alors une preuve que l’évaluation est biaisée puisque moi, l’évaluateur, j’attendais une réponse conforme à ma vérité, et vous en avez donné une autre, pertinente de votre point de vue.

Pendant notre journée, nous évoluons la plupart du temps dans un espace connu, en mode automatique, le fameux système 1, et exerçons des tâches routinières. Nous commettons de nombreuses erreurs, elles ont souvent peu de conséquences et/ou sont corrigées par autrui, par l’espace dans lequel nous évoluons.

L’objectif ultime des Critical Thinking Skills est de découvrir la vérité d’une situation, d’un énoncé, de voir (au sens métaphorique) les choses telles qu’elles sont, non pas sous le prisme de notre subjectivité qui est liée au fait que notre cerveau est un filtre d’informations.

Pour parvenir à cela, il faut « définir son environnement » (c’est une expression que j’utilise beaucoup). Les conséquences sont multiples : meilleures décisions, meilleure communication, meilleure relations interpersonnelles, créativité, résolution de problèmes, moins d’erreurs et d’accidents, meilleure performance, etc.

Voyons comment le fait de définir son environnement évite des erreurs qui se passent vraiment dans nos vies et qui ont des conséquences. Je reprends les 7 situations énoncées plus haut.

1. Les pilotes et chirurgiens exercent un métier qui implique une haute technicité, de lourdes responsabilités, une capacité à se préparer à l’inédit. Cet inédit arrive souvent. Ils sont très instruits et intelligents, mais ils font systématiquement une check-list. La check-list est une manière de définir son environnement et cela permet d’éviter de nombreuses erreurs.
2. Avant d’exécuter une tâche, définir son environnement, donc s’assurer que tous les éléments permettant d’exécuter une tâche sont là (ici, les ingrédients de cuisine), évite une paralysie de l’action et des erreurs.
3. Évaluer un problème, c’est définir son environnement. Un problème est ce qui échappe à l’automatisation.
4. On peut résoudre un problème, mais on peut aussi en créer un afin d’innover, c’est ce qu’on appelle le « problem finding ». Basadur est un des leaders sur le sujet. Dans un environnement, le novice peut ne pas voir un problème lorsque l’expert de cet environnement en voit un. Ce peut être aussi le cas de l’observateur attentif. Trouver et détecter un problème passe par la définition. Refuser la pensée automatique.
5. Le mot « théorie » a plusieurs sens. Amina parle de théorie scientifique, c’est-à-dire ce qui a été soumis à la méthode scientifique, donc testé. Paul parle de théorie au sens commun, soit une hypothèse. Ils parlent d’une chose complètement différente. En sciences expérimentales, la théorie est une hypothèse validée par l’expérience. « Il n’y a rien de plus pratique qu’une bonne théorie » (Kurt Lewin). La physique quantique dont parlent Amina et Paul a par exemple conduit à créer les CD et DVD. Définir précisément le sens des mots et expressions est capital pour se comprendre. Pensons aux débats que mènent les Députés ou les juristes avant de proposer une loi, un contrat.
6. L’erreur que l’on observe à travers le dialogue entre Idriss et Keiko est courante. Ils ont vraisemblablement un parcours différent, Keiko a eu des cours en Management des Comportements dans les Organisations, elle sait distinguer le groupe de l’équipe, ce qui n’est pas le cas d’Idriss. Ou Idriss utilisait le mot équipe dans son sens commun. De nombreux problèmes surviennent simplement parce que le temps accordé à le définir n’a pas été suffisant. Et les conséquences peuvent être importantes !
7. Pour savoir si on n’a plus de sens au travail, et pour être précis, entrevoir des solutions, encore faut-il définir ce qu’est le sens, même si ce mot est simple.

Alors, la séquence d’aujourd’hui va nous conduire à être de meilleurs observateurs, à définir le plus objectivement son environnement. Je ne vais pas lister toutes les solutions, mais voici quelques pistes que j’approfondirai dans mes formations:

• Suspendre tout jugement. Juger avant de définir son environnement, c’est préjuger. Le préjugé nous conduit souvent à commettre des erreurs. Il est assez efficace dans un nombre réduit de circonstances, comme le « thin slicing », où le jugement que l’on peut avoir de quelqu’un sur les premières secondes est assez correct. Mais quand on regarde à la loupe les travaux sur le sujet, on ne peut être satisfait lorsqu’il y a de véritables intérêts en jeu.
• Suspension de l’égo, être humble. Notre égo est un frein à l’objectivité, à la vérité. Il est impossible de s’en débarrasser complètement, sauf par un acte de neurochirurgie, mais on peut le réduire. Les CTS sont un moyen d’y parvenir puisqu’on cherche l’objectivité. Même si au départ, on a un égo assez important et peu d’humilité, il y a des chances que celle-ci vienne à force de pratiquer les CTS.
• Utiliser un vocabulaire neutre et précis. Ne pas hésiter à utiliser un dictionnaire général et spécialisé (je le fais régulièrement). Voir les fonctions du langage de Jacobson.
• Proposer plusieurs représentations de son environnement. Par exemple, transformer un texte en schéma et inversement. C’est très important.
• Utiliser le concassage.
• Générer une image mentale visuelle de son environnement.
• Utiliser la technique de l’entretien d’explicitation du psychologue Pierre Vermersch
• Utiliser le dialogue pédagogique du pédagogue Antoine de la Garanderie
• Voir les travaux en phénoménologie.
• Voir les travaux de Mumford et collègues, et Basadur sur le « problem finding »
• Voir les travaux sur les techniques d’investigation, l’entretien clinique.
• Voir la maïeutique de Socrate (attention : l’entretien maïeutique exercé par un tiers peut être trop directif. S’il est exercé par soi dans un cadre descriptif pour découvrir ce qui est, ce problème est moindre).
• Voir la pensée latérale et les 6 chapeaux de la réflexion d’Edward de Bono
• Un élément se définit par rapport à ses liens avec les autres éléments. Par exemple, le naturaliste et écrivain Steinbeck a écrit que si on analysait un poisson dans un aquarium, on ne récoltera que des informations sur les relations de ce poisson avec ce milieu contrôlé. Si on analyse un poisson dans son environnement naturel (la validité écologique), on récoltera d’autres informations. Cambridge Analytica est une entreprise qui a traité de nombreuses données récoltées grâce à Facebook, et permettait de connaître les internautes rien qu’en analysant les relations qu’ils entretenaient entre eux. Il est un principe absolu : pour connaître quelque chose, il faut analyser tout ce qui est en relation avec cette chose.
• Voir comment les chercheurs élaborent un cadre conceptuel ou théorique
• Résister aux arguments d’autorité, à la pression des pairs, à la pression sociale. Notre environnement est extrêmement complexe, il est fait de multiples relations. Comme on se repose majoritairement sur le système 1, on va donner un avis sur de nombreuses situations, dans notre champ d’expertise ou en dehors. Ce n’est qu’un avis. Il faut donc discuter cet avis en analysant une situation. Si c’est difficile au début, la pratique des CTS permet progressivement de résister.
• Utiliser la règle des 5 W (what, who, when, why, where, How) sans le « why ». Dans le questionnement pour définir son environnement, le why est inutile et induit souvent des erreurs, puisqu’on va par exemple confondre corrélation et causalité, être soumis à l’effet de halo, à différents biais. Dans ce questionnement, le what arrive à la fin, puisque c’est ce qu’il faut trouver : quel est le problème, de quoi parle-t-on ?
• Mettre les informations les unes sous les autres. Des recherches sur la résolution d’équations mathématiques ont montré que des élèves qui ne parviennent pas à résoudre des équations lorsqu’elles sont présentées horizontalement (comme cela se pratique en 6è), parviennent à les résoudre lorsqu’elles sont présentées verticalement (comme cela se pratique à l’école primaire. Je rappelle que l’opération arithmétique 2+3=5 est une équation). Idem pour la résolution de « word problems » : Découper les phrases des word problems en plusieurs propositions (au sens grammatical), placer chaque proposition l’une sous l’autre, aide à s’en faire une meilleure représentation.

 

Ce que je vais un peu détailler dans ce document (je ne serai pas exhaustif), c’est l’emploi de la règle des 5W pour définir objectivement son environnement, pour être un meilleur observateur. Et vous verrez que cela a des implications importantes pour résoudre un problème, pour être créatif, et pour encore beaucoup d’autres choses.

Arnaud Chevallier in Stragegic Thinking in Complex Problem Solving : « Pour résoudre les problèmes dus à l’habituation, l’épidémiologiste Roberta Ness appelle à ce que nous devenions de meilleurs observateurs ; en particulier, à ce que nous évaluions les détails et questionnions les hypothèses, afin que nous apprenions à voir les choses selon un angle différent de celui attendu »

Exemple : Je n’ai plus de sens au travail

1. Je définis les mots et propositions en les plaçant verticalement.

Je -> moi (personnalité, hormones, âge…)

N’ai plus -> avant, j’en avais. Cela est-il vrai ? « N’ai plus » est en relation avec le temps. Le temps, c’est une valeur précise sur une échelle, une durée, une fréquence.

De sens -> perception, connaissance, représentation, propre ou figuré, valeur, finalité, raison d’être, ce qui est défini par les relations entre plusieurs éléments

Au travail -> transformation, effort, activité, tâche, emploi, besogne, devoir…

 

Par granularité (=en détaillant), on pourrait encore reprendre chaque mot. Par exemple, qu’est-ce qu’une transformation, qu’est-ce qu’une représentation ? Il ne faut pas croire qu’on connait vraiment le sens de ces mots.

 

2. J’applique les 5 W (sans le why qui est inutile pour un observateur. Le what ne viendra qu’à la fin puisque c’est ce qu’il faut trouver : quel est le problème ?)

Who (qui est concerné ?) : personne physique, personne morale, secteur, thème, moi, ma famille, mes amis, mes collègues, mes collaborateurs, mes supérieures hiérarchiques, l’Etat…

When (quand je n’ai plus de sens au travail ?) : depuis quand ? Quelle est la fréquence, la durée ? A des moments précis, des circonstances précises ? Lesquels, lesquelles, dans quel contexte ?

Where ? (où) : lieu physique (travail chez moi, au bureau, à l’usine, l’atelier, dans ma ville…), lieu symbolique (service des Ressources Humaines, département innovation…).

How (comment se manifeste ma perte de sens) : fatigue, stress, déprime, lassitude, sensation de gêne, émotion, opposition, performance moindre…

Vous avez noté que la règle des 5W, telle que je la présente, est plus riche, plus informative que celle que vous connaissez. C’est tout simplement parce que j’ai appliqué à cette règle les techniques de description et définition que je partage avec vous. Et je suis loin d’avoir tout mis.

Par granularité, on pourrait reprendre chaque terme. Par exemple, détailler l’ensemble de mes collaborateurs dans le Who.

 

3. J’effectue des relations en groupant les W par binômes

Exemple : Who + When : Y a-t-il une personne physique en particulier qui me conduit à ne plus trouver de sens au travail ? Depuis quand ? A quelle fréquence ? Pendant combien de temps ? La perte de sens ne vient-elle pas de moi ? Depuis quand ?
 Ne pas oublier de spatialiser les informations, par la carte mentale ou un concept map par exemple.
 Il se peut que si on regroupe Who + When, on n’obtienne pas les mêmes résultats que si on regroupe When + Who. Il faut donc modifier l’ordre.

 

4. Je découvre le what

Une fois que vous avez effectué ce travail, vous êtes en mesure de découvrir le what, de définir votre environnement. Ce qui vous permettra peut-être de trouver un problème là où vous ne le voyiez pas. Et peut-être de conduire à entrevoir une solution. En tout cas, vous serez un meilleur observateur.

Dans le « Je n’ai plus de sens au travail », quel est vraiment le problème ? Poser une ou plusieurs questions de synthèse.

 

Avertissement. Vous vous dîtes peut-être :

• « La règle des 5 W est trop facile pour que cela fonctionne » -> Cette règle est employée dans toutes les stratégies de problem solving et problem finding (ou problem construction), elle est employée en TCC (Thérapie Cognitivo Comportementale), employée sous différentes formes dans maintes activités qui nécessitent de découvrir, d’enquêter.
• « Appliquer cela systématiquement me prendra du temps » -> sous l’effet de l’entraînement, votre vitesse d’exécution s’améliorera grandement, si bien qu’appliquer la règle des 5W fera partie de votre système 1. Vous l’appliquerez automatiquement.
• « J’ai étudié un peu la psychologie, et je connais les problèmes que pose l’introspection. La psychologie expérimentale est une réponse à ces problèmes ». Voici la réponse de Kosbelt et al. : « Un scientifique recueillera toutes sortes de preuves informatives, y compris l’introspection. Un scientifique doit être résolument critique, cherchant les raisons de ne pas croire les hypothèses, sans doute spécialement les siennes et qui sont plutôt brillantes. Lorsque l’empirisme, portée à son extrême devient une force importante dans un champ d’étude, la recherche risque de dériver dans une forme de journalisme, au lieu laisser le jour à un potentiel (aux possibilités) non expérimenté. Si Einstein s’était limité à ce qui est observable, il n’aurait pas pu faire un travail théorique sur la relativité restreinte. » https://www.researchgate.net/publication/285070273_Theories_of_creativity

 

Penser seul son environnement, c’est bien. Découvrir seul son environnement c’est bien. Mais c’est parfois mieux d’être plusieurs. Egalement, c’est parfois mieux d’être seul.

Travailler à plusieurs n’est pas sans poser de sérieux problèmes :
• Des problèmes de communication
• Des problèmes de différences culturelles
• Des problèmes de personnalité
• Des problèmes de connaissances
• Etc.

Je vais m’arrêter un instant sur les problèmes dans la différence des connaissances qui est davantage de mon ressort que les différences culturelles, de communication ou de personnalité.

Voici un exemple de The Computational Brain de Churchland et Sejnowski au sujet du neuromodelage. Le neuromodelage vise à créer des intelligences artificielles. C’est un champ qui réunit des équipes pluri-disciplinaires.

Début de citation.

Le neuroscientifique :
1. Montrez-moi les résultats du neuro-modelage qui aident à expliquer ou prédire les résultats expérimentaux.
2. Ils (les non neuroscientifiques) ne connaissent pas grand-chose des neurosciences, même s’ils font du neuro-modelage »

Le psychologue :
1. Montrez-moi les résultats du neuro-modelage qui aident à expliquer ou prédire les fonctions psychologiques et le comportement.
2. Ils (les non psychologues) ne connaissent pas grand-chose des résultats de la psychophysique et de la psychologie même s’ils modélisent les capacités et performance psychologiques.

L’informaticien :
1. Montrez-moi les résultats du neuro-modelage qui aident à comprendre la nature de la computation et de la représentation ou qui produisent de nouvelles idées sur ces sujets.
2. Ils (les non informaticiens) ne connaissent pas grand-chose des circuits électriques, des analyses mathématiques ou des théories existantes sur la computation.

Le philosophe :
1. Montrez-moi les résultats du neuro-modelage qui sont pertinents aux problèmes philosophiques en ce qui concerne la nature de la connaissance, de soi, de l’esprit.
2. Ils (les non philosophes) ne comprennent pas certaines contributions des philosophes à circonscrire les questions sur la manière dont fonctionne l’esprit, et qui sont utiles, économisent du temps et épargnent bien des errements.
Fin de citation.

Cet exemple illustre parfaitement que l’appréciation de la vérité d’une situation dépendra aussi de ses propres connaissances qui vont agir comme un filtre. Si la technique des 5 W est en soit neutre, l’utilisation que chacun d’entre nous fera sera nécessairement orientée et limitée. Je rappelle aussi que je n’ai pas totalement détaillé les usages des 5W dans la découverte de la vérité d’une situation, et que ce n’est qu’un outil parmi ceux que j’ai listés plus haut, et qui ne représentent pas la totalité de la démarche.

Travailler ensemble est difficile. Une discipline qui permet de réduire les difficultés est le management des comportements dans les organisations (en anglais, OBM : Organizational Behavior Management). On ira voir aussi du côté de l’intelligence collective.

Réunir une équipe, un groupe, peut poser des problèmes. Une solution partielle est de trouver des gens compétents dans différents domaines. Par exemple, dans le domaine de l’apprentissage et de l’enseignement, la neuropédagogie forme des personnes compétentes, puisque l’apprentissage et l’enseignement sont vus par le prisme des neurosciences, de la psychologie, de la pédagogie.

La règle des 5 W est également efficace dans tous les apprentissages. Dans ce cas, il faut bien entendu rajouter le Why, qui peut être interprété comme « pourquoi » et « pour quoi ». Elle permet de faire des fiches de révision efficaces, de définir un sujet et de trouver la problématique dans les dissertations, etc.

J’ai mené l’expérience suivante avec une population d’étudiants : un groupe qui utilisait la règle des 5W, un autre qui ne l’utilisait pas. Le groupe qui l’utilisait a mieux performé que celui qui ne l’utilisait pas.

Je ne vais pas vous embêter davantage. Voici quelques travaux pratiques ci-dessous.

Vous les faites ou ne les faites pas, c’est comme vous voulez.

Travaux pratiques : Pour chacune des situations suivantes :
• Ecrivez d’abord vos pensées immédiates, celles qui viennent du système 1 : qu’avez-vous compris, est-ce une bonne idée, êtes-vous d’accord avec ce qui a été énoncé, etc.
• Ensuite, appliquez un protocole identique à celui que j’ai suivi pour l’exemple « je n’ai plus de sens au travail. » Vous pouvez publier une synthèse en commentaire sur linkedin si vous le souhaitez.
• L’application de ce protocole vous a-t-il permis de mieux définir la situation, d’évoluer par rapport au produit de votre pensée immédiate ?
• L’application de ce protocole vous permet-il d’entrevoir les enjeux, les failles, les conséquences induites par les situations suivantes.

 

1. Dans une organisation, un responsable s’évertue à mobiliser une équipe sur un projet qui n’a jamais réussi jusqu’ici : c’est ce qu’on appelle « l’escalade de l’engagement »
2. Une entreprise a fait appel à une chercheuse d’une Université renommée pour développer un système de recrutement basé sur la performance cognitive. Ce système de recrutement sera commercialisé par une start-up incubée dans une prestigieuse école de commerce.
3. Dans une organisation, un employé se plaint de ne pas percevoir une rémunération égale à son collègue pour un travail égal.
4. La publicité à la télévision entraîne à acheter davantage les produits présentés. Les images de violence présentées à la télévision ont aussi un impact sur la violence dans nos relations.

 

Rappel : ce document est un document de travail. Il n’est pas abouti, me permet de préparer une formation qui va casser les codes et vous conduire vers une pensée aiguisée. Mais c’est un travail quand même, et qui est protégé par les droits d’auteur du simple fait d’être publié. Merci de respecter ce travail en ne le publiant pas vous-même. Vous pouvez en revanche pointer un lien vers cette page. Je suis heureux de partager gratuitement, beaucoup moins d’être pillé.

Je ne vais pas vous quitter comme ça : le site de Basadur sur la créativité : www.basadur.com

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